Le divorce, autrefois rare et souvent perçu comme un dernier recours, est devenu un phénomène de plus en plus courant dans les foyers en Guinée. Dans certains cas, ce sont les femmes qui prennent l’initiative de la séparation, rompant ainsi avec une tradition où seuls les hommes formulaient cette demande. Pour mieux comprendre cette évolution et connaître la position de l’islam sur le sujet, Guineematin.com est allé à la rencontre de l’imam et prédicateur islamique, Oustaz Ramadan Bah. Dès l’entame, ce guide religieux a tenu à rappeler que le divorce…
Le divorce, autrefois rare et souvent perçu comme un dernier recours, est devenu un phénomène de plus en plus courant dans les foyers en Guinée. Dans certains cas, ce sont les femmes qui prennent l’initiative de la séparation, rompant ainsi avec une tradition où seuls les hommes formulaient cette demande.
Pour mieux comprendre cette évolution et connaître la position de l’islam sur le sujet, Guineematin.com est allé à la rencontre de l’imam et prédicateur islamique, Oustaz Ramadan Bah. Dès l’entame, ce guide religieux a tenu à rappeler que le divorce est autorisé en islam, mais il obéit à des principes clairs et rigoureux.
“Le divorce est permis par la religion musulmane. Mais, il faut respecter les recommandations et les conditions pour le faire. Nous savons que dans le Coran il a été parlé de divorce, dans les hadiths du Prophète Mohamed (psl), lui aussi il a parlé de divorce. Donc, nous devons respecter les règles. Comme vous l’avez dit à l’entame, auparavant c’était les hommes qui demandaient le divorce. Et maintenant, il y a nos sœurs ou nos mamans qui demandent aussi le divorce. Cela est bien permis par la religion qu’elles demandent le divorce. Mais, il faudrait qu’il y ait là les preuves pour demander le divorce. Parce que l’islam ce n’est pas la dictature. L’islam, ce n’est pas le fait de châtier une personne. Ce n’est pas une façon de dire tu resteras ici jusqu’à ta mort, que tu vis bien ou pas. Ce n’est pas comme ça. L’islam, ce n’est pas la dictature. L’islam, c’est une religion très simple. C’est la facilité, la douceur, la patience, la tolérance. C’est ça, l’islam”, a-t-il dit.
Parlant du divorce proprement dit, Oustaz Ramadan Bah a expliqué les conditions dans lesquelles la femme peut demander le divorce avec son mari.
“La femme ne demande pas le divorce, sauf si elle trouve invivable l’endroit où elle est. Par exemple, elle ne trouve pas à manger, ou bien son mari a des comportements qu’elle ne peut pas supporter. Par exemple, son mari est un ivrogne, il boit de l’alcool, ou bien il ne prie pas, il n’adore pas Allah. C’est un mécréant. Surtout à ce niveau-là, si l’homme ne prie pas, la femme peut demander le divorce. Elle peut dire qu’elle ne peut pas vivre avec un homme qui ne prie pas. Et là, elle a raison. Mais, il est rare d’entendre ou de voir cela. Et surtout si les conditions de vie sont réunies. Là, la plupart de nos sœurs et de nos mamans, si les conditions de vie sont réunies, le plus souvent elles ne parlent pas de religion. Mais, il y en a aussi certaines qui ne supportent pas. Même si elles habitent dans un château, si l’homme n’adore pas Allah, elles ne supportent pas. Et c’est comme ça la femme musulmane doit être. Si ces conditions-là sont réunies, la femme peut demander le divorce. Et si c’est elle qui demande le divorce, là elle va rembourser la dot, pour prouver qu’elle a vraiment besoin de divorcer. Là, ce sont ces parents qui doivent prendre la dot que le mari avait donné, même si elle a eu des enfants, pour aller redonner à son époux ou aux parents de son époux”, a-t-il expliqué.
Poursuivant ses explications, ce prédicateur islamique a également livré les conditions et les principes édictés par la religion lorsque c’est l’homme qui sollicite le divorce.
“Quand c’est l’homme qui demande le divorce, il y a des conditions. Soit, c’est parce que la femme ne se comporte pas bien envers lui. Soit la femme n’est pas pieuse, par exemple, elle ne prie pas, ou elle ne jeûne pas ou elle est orgueilleuse. Il se peut que c’est à cause de tout cela que le mari demande le divorce. Ou tout simplement parce que le mari a détesté sa femme. Donc, s’il arrive que le mari veut divorcer avec sa femme, l’islam a posé des conditions. Dans ce cas, l’islam dit qu’on ne répudie pas une femme lorsqu’on est en colère. Lorsque la femme est en période de menstrues, là aussi on ne doit pas prononcer le divorce. Lorsqu’elle s’est purifiée, et par après il y eu relation sexuelle après les menstrues, là aussi le mari ne doit pas prononcer le divorce. Donc, dans ces 3 temps, on ne doit pas prononcer le mot de divorce. Quand on est en colère, lorsque la femme est en état de menstrues, et lorsqu’elle s’est purifiée après les menstrues. D’abord, si la femme est en état de menstrues, on attend jusqu’à c’est que les menstrues se termine. Quand les menstrues sont terminées, et après tout, il y a eu rapport, là aussi on attend jusqu’à ce que cette période se termine. C’est comme si l’islam ne voulait pas qu’on prononce les mots du divorce, qu’il y ait divorce entre les époux. Maintenant, si l’homme s’est patienté, comme on l’a dit, jusqu’à ce que toutes ces périodes soient passées, maintenant, il va prononcer les mots du divorce. Là aussi, la femme doit rester chez son mari pendant trois mois ou pendant 3 menstrues. Et là aussi, la femme doit passer toutes ces nuits-là dans la chambre de son mari, et pas par terre, mais dans le lit de son mari pendant ces trois mois. Et il ne doit pas y avoir de rapport entre eux jusqu’à la fin de ces trois mois. Si la femme reste dans la chambre pendant ces 3 mois, dès qu’il y a rapport, c’est fini. Il a fait revenir la femme. Voyez-vous ? Donc, ce n’est pas facile. Tout ça, ce sont des conditions. Mais attention ! Là, on commence à compter. Ça fait un. S’il le répète, ça fait deux. S’il le répète, ça fait trois. Et après la troisième fois, là c’est fini. A partir de là, s’il veut la remarier, il doit aller de la manière qu’il était parti pour demander la main de sa femme pour la première fois, il doit aller demander ses parents, verser la dot, et prononcer encore les mots qui vont les unir”, a-t-il précisé.
Plus loin Oustaz Ramadan a fait remarquer que dans la mesure du possible, l’islam demande à ce qu’on évite le divorce.
“ L’islam demande à ce qu’on évite le divorce. Parce que ce n’est pas une bonne chose. Le Prophète Mohamed (psl) dit dans un hadith que le divorce c’est l’illicite le plus détesté chez Dieu. Donc, cela veut dire que, quand il y a mariage qui a été célébré par le livre et par le Sunna, ce mariage doit vraiment vivre, ce mariage doit rester jusqu’à la mort de l’un des deux époux. Ça, c’est le souhait de l’islam et c’est le souhait de tout le monde. Avant de prononcer le divorce, il faut d’abord chercher à remédier le problème. S’il y a des problèmes, il y a des solutions. Il faut essayer et réessayer. C’est-à-dire le divorce doit venir en dernière position. Ça doit être l’ultime solution avant de demander le divorce”, a-t-il indiqué.
Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com
Tel : 620 589 527/664 413 227
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